Le parloir

L’entente pour la reprise du service ferroviaire est «presque» signée!

La compagnie de chemin de fer du Centre du Maine et du Québec a remporté une importante manche dans sa stratégie visant à bâtir la confiance des Méganticois pour une reprise graduelle du transport ferroviaire au centre-ville. Sa meilleure carte, l’économie locale dépendante du maintien de centaines d’emplois manufacturiers. La meilleure assurance des adversaires du retour des convois de matières dangereuses et de pétrole: l’état lamentable de la voie ferrée, laissée à l’abandon par les années d’opérations du transporteur en faillite MMA, ne permettra pas le passage «sécuritaire» de ces wagons avant tout au moins 18 mois, le temps pour la compagnie de John Giles d’injecter plus d’une dizaine de millions de dollars dans sa réhabilitation.

L’opération charme de jeudi soir, dans le gymnase du Centre sportif Mégantic, avec la présentation du plan d’affaires du grand patron de la division de Fortress, n’était pas gagnée d’avance. Parmi les 150 personnes présentes, des représentants du Carré bleu et du Comité de citoyens, Dr Richard Lefebvre, l’initiateur d’une pétition de 3665 noms réclamant le moratoire sur le transport de matières dangereuses et de pétrole dans le centre-ville de Lac-Mégantic, l’entrepreneur Raymond Lafontaine qui continue de militer en faveur d’une plus grande sécurité pour les populations vivant en bordure des voies ferrées et des individus venus surtout plaider en faveur de la voie de contournement comme seule solution possible pour une acceptabilité sociale du retour des convois de Dot 111.

Principal allié de John Giles, le président-directeur général de Tafisa Canada, Louis Brassard, n’a pas lésiné sur les moyens à prendre pour convaincre le conseil municipal de signer l’entente pour une reprise du service ferroviaire, s’offrant une page dans l’Écho et le quotidien La Tribune pour passer son message: la conclusion d’une entente comportant des conditions d’opération et de sécurité satisfaisantes est primordiale pour le maintien et la croissance de centaines d’emplois en région.

Éclairage de la salle tamisé, service d’interprétation simultanée permettant de bien saisir l’ensemble des interventions en anglais de John Giles, la table était mise pour une soirée d’information et d’échanges qui aura duré deux heures trente. À ses côtés, la mairesse Colette Roy Laroche souhaitait avoir trouvé les mots justes pour atteindre un parfait équilibre entre les émotions et la raison.

Parlant des raisons qui la poussent, elle et les membres de son conseil, à vouloir conclure l’entente avec le nouveau transporteur ferroviaire, la mairesse a rappelé l’engagement pris plus tôt cette semaine par le gouvernement du Québec en faveur de la réalisation d’une étude de faisabilité de la voie de contournement, un ouvrage dont les coûts estimés varient entre 50 et 150 millions de dollars, qui serait, à ses yeux, «la meilleure solution pour assurer la quiétude de la population».

Elle s’est dite convaincue que le nouveau transporteur était une entreprise «fiable» et que l’entente permettait d’établir des conditions d’opérations allant même au-delà des normes exigées par Transports Canada.

«Les pouvoirs de la Ville de Lac-Mégantic sont très limités. Nous n’avons pas le pouvoir de provoquer la reprise du service ferroviaire ni de l’empêcher. Et nous savons que, selon la loi au Canada, une compagnie ferroviaire ne peut refuser de prendre charge d’une marchandise confiée par un autre transporteur», a-t-elle précisé.

L’opérateur devra débourser des sommes considérables pour remettre en état le réseau qu’il vient d’acquérir dans sa portion américaine et qu’il s’apprête à faire, d’ici quelques jours, en territoire canadien. Des travaux de réparation de 10 millions de dollars seront réalisés la première année, dont 80% de ce côté-ci de la frontière, sans compter les 4 M$ investis dans l’achat d’équipements, principalement 17 locomotives «nouvelles ou renouvelées, et plus efficaces», a déclaré John Giles.

Donc, pas question de remettre des wagons citernes sur les rails avant 2016. Quant aux matières dangereuses, les conditions d’opérations inscrites dans l’entente prête à être signée par les deux parties posent des normes plus sévères que celles du gouvernement fédéral, tant en matière de vitesse, limitée à 17 km/h dans un rayon de 4 km du centre-ville, que de sécurité accrue, avec la présence de deux hommes en tout temps à bord de la locomotive de tête.

S’il se dit «vraiment enthousiaste» pour l’avenir du chemin de fer qui passe par Lac-Mégantic, il reconnaît que l’état de la voie, surtout du côté canadien, est encore pire que ce qu’il croyait. «Je n’ai jamais vu un chemin de fer dans un si piètre état que celui-là. Mais on va trouver une solution», a-t-il assuré, estimant que les valeurs partagées par Fortress à travers le monde souffriraient mal d’un échec dans cette région du pays.

Au cours du printemps, Giles avait pris l’initiative de visiter le tronçon qu’il comptait acheter en le parcourant à bord d’un véhicule adapté. Il compte bien reprendre l’exercice d’ici quelques semaines, en s’arrêtant cette fois dans chacune des localités le long du réseau, afin d’ouvrir le dialogue avec les communautés.

Ce qui fera bien l’affaire du maire de Nantes, Jacques Breton. «Dans mon secteur, la track est scrap! Est-ce que Fortress va jaser aussi avec les autres municipalités pour améliorer la sécurité partout?». Réponse de John Giles : «Je suis d’accord avec vous ; la voie ferrée ici est finie! Je vais y travailler, je vous le promets !»

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