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Pour contrer le suicide, un pas à la fois
Ce 26 janvier, Gopal Ducharme entame un défi personnel pour une cause qui lui tient particulièrement à coeur. Rien de moins qu’une randonnée pédestre de 400 kilomètres, entre son lieu de résidence et sa région d’origine. Sac au dos, en complète autonomie, il marchera dix jours durant jusqu’à Lac-Mégantic et documentera quotidiennement son aventure, en plus de recueillir des dons pour Jevi.
La collecte de fonds se déroule directement sur sa page Facebook Les Accros au plein air, qu’il a lancée en août 2019 afin de mettre en valeur les montagnes du Québec, de façon à mousser le tourisme et l’activité physique. Établi à Salaberry-de-Valleyfied, lieu de départ de son périple, le Woburnois d’origine souhaite transmettre un message de «persévérance, d’espoir et de motivation», tout en contribuant à la prévention du suicide, «une de nos meilleures stratégies pour sauver des vies».
Celui qui a désormais la randonnée dans le sang a trouvé dans l’effort physique sa planche de salut. Un virage à 180 degrés pour celui qui a été particulièrement affecté par le suicide de ses proches. Il y a une vingtaine d’années, son colocataire s’enlevait la vie. «C’est moi qui l’ai trouvé…. Ensuite, ma sœur s’est suicidée et, trois ans plus tard, mon meilleur ami. J’ai totalement dérapé. J’ai pris de mauvaises décisions, le mauvais chemin, et je suis resté coincé dans cette roue très longtemps. Ça m’a pris une dizaine d’années pour me sortir de cette spirale de la noirceur», confie Gopal. Le déclic s’est produit il y a huit ans, à la naissance de sa fille. «Je me suis dit que son papa allait lui montrer un bon exemple», transmet celui qui accomplira pour la première fois une si longue randonnée en saison hivernale. «Je suis bien équipé pour le froid. Ma pire crainte, c’est la pluie. Je souhaite marcher environ 50 kilomètres par jour et je devrais arriver à Lac-Mégantic le 5 février.»
En plus de son défi physique, Gopal Ducharme s’est fixé comme objectif d’amasser 30 000$ pour Jevi, centre de prévention du suicide en Estrie. «Avec cette marche, je veux aussi prôner le rétablissement mental par l’effort physique et le dépassement de soi. L’activité physique est un bon moyen de prévention du suicide; il est prouvé que ça éloigne de la consommation d’alcool ou de drogue», transmet-il. Chaque jour de son aventure, des vidéos publiés sur les comptes Facebook et Instagram de Les Accros au plein air témoigneront des hauts et des bas de sa marche en bordure de la route, qui traversera plus d’une vingtaine de villes le long de la frontière américaine jusqu’à Magog, pour ensuite emprunter Sherbrooke, Scotstown et Val-Racine avant son arrivée à Lac-Mégantic le 5 février, prévue aux environs de 14h dans le parc des Vétérans.
Gopal caresse aussi le projet de donner des conférences en milieu scolaire, afin de partager son expérience personnelle et briser les tabous entourant le suicide. Un sujet dont on ne parle pas suffisamment selon lui. «Je trouve que les jeunes ne sont pas assez outillés. Oui il y a une semaine de prévention, mais il faudrait en parler à l’année. Oui le soutien est là, mais on n’en parle pas assez. Avant que je sois confronté au suicide, je n’en avais jamais entendu parler, ni à la maison, ni à l’école. Il faut dire aux jeunes que c’est une force et non une faiblesse de parler de sa peine. Et mieux on est informé sur le suicide, mieux on est en mesure d’aider un proche.» Son message de prévention? «Chaque petite action qu’on pose peut blesser quelqu’un. Il faut faire attention à ça, tout comme il faut faire attention à nos propres décisions. Par exemple, quand on fait le «suiveux», qu’on fait des choses qu’on n’accepterait pas de faire autrement, seulement pour plaire aux gens, ça peut vraiment nous blesser au plus profond de notre âme. Vaut mieux réfléchir à nos comportements et se centrer sur soi-même plutôt de vouloir plaire à tout le monde», considère Gopal, soulevant que les médias sociaux exercent à eux seuls une grande pression sociale. «Parfois, on regarde la vie des autres et on ne se trouve pas bon… C’est une image dont il faut se débarrasser.»
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