L’abbé Francis Morency
Comme partout ailleurs, la pandémie a transformé les façons de faire au sein de l’Unité pastorale Sainte-Marie-du-Lac. Messes et rencontres en mode virtuel sont, pour l’essentiel, les moyens disponibles pour signifier son appartenance à l’église. Mais même la meilleure technologie a ses limites. «Le mot église vient du greg «ekklêsia», qui veut dire assemblée, rassemblement. Actuellement c’est dur de vivre cette réalité de notre identité», partage l’abbé Francis Morency.
Le rassemblement dont parle le curé de l’Unité pastorale Sainte-Marie-du-lac est d’autant plus difficile, dans la mesure où on devra exiger le passeport vaccinal lorsque les églises rouvriront. «Comment on accueille les gens qui ne veulent pas du vaccin mais qui sont croyants et pratiquants? On a le devoir comme église, comme humains, de ne pas les rejeter. Comment on les accompagne? On est très conscients du danger, on est très rigoureux des mesures sanitaires et on ne veut pas enfreindre la loi. Mais la division que ça crée, combien de temps on devra gérer ça? La pandémie va finir mais la division, ça peut être très long. Ça me préoccupe», partage l’abbé Morency.
«Dans la loi de l’église, on ne fait pas de distinction entre les classes sociales, les gens. Mais la situation actuelle nous pousse un peu à catégoriser. J’accepterais cette condition-là pour un temps mais il faut réfléchir au fait que pendant ce temps des gens se font fermer la porte à des services qui sont essentiels», soulève-t-il.
L’abbé Francis Morency informe que les personnes le souhaitant peuvent obtenir un entretien téléphonique avec un prêtre de l’unité pastorale et que des rencontres en présentiel sont possibles, selon certaines conditions. Depuis le début de la pandémie, il constate notamment une hausse du sentiment de solitude au fil des accompagnements. En contrepartie, la situation qui prévaut depuis bientôt deux ans a donné lieu à davantage de démarches d’intériorité, à une augmentation de cette «quête de sens».
D’ici la réouverture des églises, une messe est diffusée à 8h30 du lundi au vendredi, en plus de celle du dimanche à 9h30, via la page
Facebook de l’Unité pastorale Sainte-Marie-du-Lac. Les quatre prêtres y officient en alternance. «C’est notre forme de télétravail. On a aussi des capsules, des témoignages, mises en ligne aux deux semaines», décrit l’abbé Morency, informant qu’une centaines de vues sont répertoriées pour chacune des célébrations eucharistiques. Conscient qu’il y a une limite à cette «pastorale virtuelle», il souligne que le maintien des messes en ligne pourrait être considéré même au terme de la pandémie, notamment pour favoriser l’accès aux personnes à mobilité réduite.
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