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Sur les traces du dernier repos des pionniers

Rémi Tremblay 25 octobre 2023

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Sur les traces du dernier repos des pionniers - Rémi Tremblay : Actualités

Des lieux de sépulture familiaux, certains datant de la fin du 19e siècle.

Une épitaphe bien dégagée, dans le parcours des cimetières emprunté par un groupe de plus d’une vingtaine de visiteurs.

Sur les traces du dernier repos des pionniers - Rémi Tremblay : Actualités Une épitaphe bien dégagée, dans le parcours des cimetières emprunté par un groupe de plus d’une vingtaine de visiteurs.

Leur âme repose en paix dans des lieux parfois difficiles d’accès, à l’abri des regards, certains cimetières apparaissant ça et là le long de chemins de colonisation sur lesquels la nature tend à reprendre sa place. Rarement derrière de frêles grillages, des épitaphes aux couleurs défraîchies qui se détachent d’une clairière, des monuments modestes, des croix et surtout des noms gravés sur des pierres témoignant de dizaines de vies qui sont autant de leçons de courage de familles de pionniers, surtout de langue anglaise mais de toutes confessions religieuses.

Le territoire de Frontenac est riche de ces cimetières aux origines et croyances diverses. Fin septembre, Lise Grenier Vallée et Céline Veilleux ont guidé un groupe de plus d’une vingtaine de personnes sur le circuit composé de lieux de sépulture familiaux, les Ball, Boyle, Brown, Braddock et Fletcher, de différentes confessions religieuses, incluant anglicane, presbytérienne, catholique et même calviniste.

Suivant l’itinéraire préparé avec l’aide d’«encyclopédies vivantes» que sont Léon Ducharme, Wilmond Lachance, Donald Steward ainsi que Jean Cliche, avec le droit de passage accordé par la famille Paul Vallée, les randonneurs ont été invités à propager auprès de leurs proches leurs nouvelles connaissances apprises à même ces morceaux d’histoire. «C’est toujours utile de s’ouvrir aux autres et de s’entraider. C’est la leçon que nous ont transmise les pionniers à l’origine de la municipalité de Frontenac. On le remarque en suivant le parcours des pierres tombales sur les lots familiaux, il y a eu beaucoup de travail de fait par la communauté anglaise», soulignent les guides Lise et Céline.

Le cimetière Ball, situé près du lac Aux Araignées, à la croisée des rangs 1 et 2, comporte trois noms liés à la famille Ball, dont celui de William, né en 1808 et décédé en 1884. Le cimetière Brown accueille l’ancêtre David Brown né en Écosse en 1798 et décédé à Frontenac en 1888. Ses descendants ont vécu à New York. La pierre tombale d’Edna Wisbech rappelle au souvenir de cet enfant de 10 ans à peine, victime d’un accident d’automobile au cours d’un premier voyage de sa famille en direction de New York.

«Selon nos recherches sur les cimetières anglophones du Québec, pour le cimetière Braddock, nous avons pu retracer l’histoire de cette famille originaire d’Écosse», soulignent les guides. À l’emplacement situé sur l’ancienne route reliant les rangs 3 et 4, servant aujourd’hui pour les opérations forestières, y sont inhumés un enfant, Charles, décédé en 1898, ainsi que son père Ernest, décédé en 1890.

À peine 1 kilomètre plus loin, sur le lot numéroté 32 autrefois, à 2,4 km du lac Aux Araignées, se trouve le cimetière des Fletcher. Une seule inhumation, probablement celle de Charles Fletcher, selon le livre du centenaire de Frontenac (1892-1992). «Ce qui complique les chercheurs, c’est qu’il y avait deux frères Fletcher et que chacun possédait deux lots. Les anciens numéros de lots ne sont pas inscrits sur le nouveau cadastre de la municipalité. Après plusieurs jours de recherche, il n’a pas été possible de retrouver l’emplacement», indique Céline Veilleux. Celle-ci possède une photo du lieu, qu’elle a elle-même prise il y a une trentaine d’années.

Situé dans le rang 4, au sommet de la côte, près de l’église St-John, se trouve le cimetière anglican Mount-Pleasant Ditchfield, sur un terrain cédé par un certain M. Simpson. Le premier corps à y être enterré fut le propre fils du donateur, dénommé Merril, décédé à l’âge de 9 ans, en 1900. «La communauté anglophone a occupé ce territoire depuis le tout début de la colonisation», relèvent les deux chercheuses.

Au coin du rang 4 et de la route 204, il y a le cimetière catholique St-Jean-Vianney, ayant accueilli les premières familles francophones, au début du 20e siècle. Béni en 1946, on y a enterré quatre enfants, d’après les archives paroissiales. Parmi eux, Conrad Bédard, âgé de 3 ans, fils d’Elzéar Bédard et de Rose-Aimée Nadeau, décédé en mars 1946.

Situé au haut de la côte du rang 3, le cimetière des Huguenots, des Français calvinistes originaires de la France, de la Suisse et de la Belgique. En plus du cimetière, cette colline a jadis abrité de 1885 à 1908 une chapelle servant également d’école. Dans les notes informatives des guides: «Il y avait une plaque de bronze sur ce monument, mais des gens mal intentionnés ont volé cette plaque. Elle a été remplacée par une autre, en granit cette fois. Jean Cliche a fait don de la plaque en mémoire des familles.» (BV) Une épitaphe bien dégagée, dans le parcours des cimetières emprunté par un groupe de plus d’une vingtaine de visiteurs. (BV)