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Projet Haute-Chaudière défendu devant le BAPE

(Photo Rémi Tremblay)
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a ouvert sa consultation ciblée sur le projet de construction du parc éolien de la Haute-Chaudière le 3 février, en présence de plus d’une soixantaine de participants réunis à la salle de l’Église évangélique Fontaine d’eau vive, à Lac-Mégantic. Ce soir-là, une dizaine d’intervenants ont pris la parole, en grande majorité pour défendre le «projet collectif», que mène le promoteur EDF Renouvelables et les 19 municipalités de la MRC du Granit, partenaires à 50% du projet.
Pour recevoir les mémoires et entendre les interventions des gens de la salle et de l’extérieur connectés sur Team, le président de la commission d’enquête, Georges Lanmafankpotin, et le commissaire Pierre André se sont montrés attentifs à chacun des intervenants, autant envers ceux, dont certains élus, venus appuyer le projet, comme d’autres, plus rares, qui ont exprimé des inquiétudes.
Comme ce résident de Audet, Liliano d’Agosto, vivant à 1 600 mètres de l’éolienne la plus proche, soucieux de connaître le résultat du test de sonomètre installé devant chez lui, il y a plusieurs mois. La réponse de l’initiateur du projet l’a soulagé. «Je peux dormir tranquille», a exprimé celui qui avait choisi il y a plusieurs années de s’établir «loin de la civilisation pour avoir la paix», en apprenant que le bruit généré par une éolienne à cette distance sera inférieur à 30 décibels, à comparer des 23 décibels captés sur l’appareil par temps calme.
Le plus ardent défenseur, sans doute le maire de Saint-Robert-Bellarmin, Jeannot Lachance, qui en sera à son troisième parc dans lequel sa municipalité serait impliquée. En entrevue à l’Écho, avant le début de la séance, celui-ci a ainsi dépeint son environnement: «Chez nous, avec les 52 éoliennes, notre montagne est vivante. Quand on voit tourner les pales, on se dit que c’est une belle électricité. L’éolien, c’est la voie du futur. C’est quelque chose qu’on ne peut pas être contre!» Tout près de 4 M$ d’argent neuf dans les coffres de sa municipalité depuis le début de l’aventure, à l’inauguration du tout premier parc de 40 éoliennes, en comptant les redevances et les fonds de développement engrangés. «Et sincèrement, si des promoteurs voulaient en implanter d’autres, on serait d’accord», s’enthousiasme le maire. Pendant plusieurs années après la mise en production du premier parc, «la taxe municipale est demeurée au même taux pendant 7, 8, 10 ans.» Et, selon lui, plusieurs beaux projets se sont développés grâce à la ressource éolienne, sans affecter le contribuable.
Ancien préfet de la MRC de 2005 à 2014, Maurice Bernier se souvient des balbutiements de l’énergie éolienne en région. «Politiquement, je suis intervenu pour que ce projet, qui devait être implanté à l’origine sur la Basse Côte-Nord, s’en vienne chez nous! EDF (le promoteur du premier parc à Saint-Robert-Bellarmin) a été pour moi une découverte extraordinaire. S’il y a une compagnie qui sait c’est quoi le développement éolien, c’est bien elle!»
Présidente du conseil d’administration d’Énergie du Granit, Diane Roy, ne peut être qu’en faveur du projet de la Haute-Chaudière. Une crainte pour l’impact sur le paysage? Loin de là! «De chez moi, je vois une trentaine d’éoliennes. Ça fait partie du paysage!» Un élément plus attractif que nuisible.
Parmi les autres soutiens au projet, le directeur général de la municipalité de Frontenac, Jean-Sébastien Roy. «On va accueillir une partie du projet. Ça va créer des retombées économiques essentielles pour maintenir nos projets.»
Une autre intervenante, la directrice générale de la municipalité de Saint-Sébastien, Nadia Cloutier. Sa municipalité n’a pas jugé bon de participer au projet communautaire auquel se sont associés 16 des 20 municipalités que comptait à l’époque la MRC du Granit. En voyant les retombées économiques de 14 M$ que se sont partagées pendant dix ans les municipalités participantes, la décision d’embarquer dans le projet Haute-Chaudière n’a pas été difficile à prendre. «Ça va multiplier nos sources de revenus et nous permettre d’améliorer notre offre de services aux citoyens.»
La mairesse de Lac-Mégantic, Julie Morin, a également pris la parole pour souligner que «le parc Haute-Chaudière devient une opportunité de développer nos compétences locales», ajoutant que des formations professionnelles au Cégep Beauce-Appalaches ou au Centre de formation Le Granit pourraient être remises en force. «Pour Lac-Mégantic, ça nous donne en moyenne 350 000$ de redevances par année. Ça dépend du vent. Pour une ville dont la transition énergétique est devenue une mission, «comme un pied de nez aux énergies fossiles», en référence à la tragédie de 2013, les sommes versées par Énergie du Granit sont transférées dans une réserve en environnement, dans laquelle son administration puise pour réaliser des projets tel Mission Mégawatts.
Le développement de la filière éolienne au Québec n’a pas, ailleurs au Québec, un accueil aussi unanime que dans la MRC du Granit. D’où le besoin de bien comprendre, chez les commissaires, pourquoi les citoyens d’ici sont si en faveur du projet de Haute-Chaudière et manifestent si peu d’opposition. Nadia Cloutier, la directrice générale de Saint-Sébastien, ne pouvait mieux résumer l’explication. «Dans nos petites municipalités, on sait très vite si quelque chose déplait à un citoyen.»
Le rapport des commissaires devrait être remis au ministre de l’Environnement Benoit Charette au plus tard le 3 mai et publié 15 jours plus tard.
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