Au nom du bien-être des animaux

J’ai partagé mon amour des animaux avec bon nombre d’entre vous. Il est temps pour moi désormais de vous remettre le flambeau. Je suis confiante que la ville de Lac-Mégantic trouvera rapidement un successeur qui saura servir la population avec autant de plaisir que j’ai eu à le faire pendant de nombreuses années. Nous avons individuellement la lourde responsabilité de respecter et de défendre le bien-être des animaux. Des milliers d’entre eux ont besoin d’aide, ils ont besoin de votre aide. Ils sont entièrement dépendants de la compassion humaine, de votre compassion. Je suis convaincue que chacun d’entre nous peut faire la différence pour contrer la surpopulation, la cruauté, l’abandon de nos compagnons. Vous pouvez être parfois le seul espoir entre la vie et la mort d’un animal. J’ai cherché pendant des années les meilleurs moyens de sensibiliser, de prévenir, de combattre les abus qui les affligent. 

Pendant plus de 20 ans pendant lesquels j’ai travaillé au service de la protection des animaux, j’ai eu la chance de côtoyer des gens extraordinaires. Je vous en suis profondément reconnaissante. J’ai aussi malheureusement côtoyé la souffrance, la leur et la mienne. J’ai souffert lorsque je devais euthanasier ces milliers de chiens et de chats que les maîtres abandonnaient parce qu’ils ne représentaient plus le joli petit jouet des enfants. J’ai souffert lorsque je devais sacrifier ces milliers de chiens et de chats que les maîtres abandonnaient pour pouvoir profiter sans tracas de leurs vacances. J’ai souffert lorsque je devais abréger la douleur de ces milliers de chiens et de chats encombrants, amaigris, affamés, bien souvent mourants, abandonnés par leurs maîtres sur le bord d’un fossé. J’ai souffert lorsque je devais condamner ces milliers de chiots et de chatons que personne ne voulait, abandonnés par leurs maîtres sans qu’ils ne se soucient de stériliser les parents. J’ai souffert de la négligence, de la maltraitance, de l’indifférence qu’ont subies ces animaux, par ces milliers de maîtres inconscients. Que l’on soit ou non un amoureux des bêtes, nous avons tous une responsabilité sociale, celle de protéger la vie quelle qu’elle soit. Nous mesurons notre niveau de civilité par notre façon de traiter les animaux. Leur protection mérite que l’on prenne tous les moyens nécessaires pour y arriver.

J’ai eu également de grandes satisfactions de voir mes rescapés accueillis par des familles bienveillantes. Je tiens donc à remercier ceux qui par générosité, par bonté, par amour des animaux, ont protégé et sauvé leurs vies. Un merci tout spécial à madame Élaine Roy qui tout au long de ces années a supporté la cause et a participé à sauver bon nombre de nos petits chatons. Merci.

Guylaine Dodier