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«Les Béliers ont toujours fait partie de mes pensées» -Steve Bolo Mboumoua
Retour aux sources triomphal pour le joueur de football Steve Bolo Mboumoua, le 21 décembre dernier, alors qu’une équipe de tournage de Radio-Canada l’accompagnait dans sa visite aux élèves de la polyvalente Montignac, là où toute son aventure a commencé.
La veille, au Campus Notre-Dame-de-Foy, à Saint-Augustin-de-Desmaures, l’ailier défensif de 6 pieds 4 pouces évoluant pour le Notre-Dame depuis deux ans, venait d’annoncer qu’il se joignait au Crimson Tide de l’Université d’Alabama, l’équipe de première division la plus titrée du football universitaire américain.
«Je trouvais ça vraiment important de revenir parler avec les jeunes et retourner ce que la communauté m’a donné», a-t-il livré en entrevue à l’Écho. «Pourquoi ici, aujourd’hui? Parce que c’est ici que j’ai vu la conseillère d’orientation et c’est ici qu’on a fait le plan, le plan de vie on va dire, et la démarche dont j’avais besoin. C’est ici à Montignac qu’on a parti tout ça. En arrivant là-bas (au Campus Notre-Dame-de-Foy) j’ai suivi le plan puis tout a débouché.»
Tout un défi qu’il avait à relever ces deux dernières années, il le reconnaît. «Un très, très gros défi, autant académique, sportif, mental que physique, mais un défi c’est fait pour être relevé aussi, et à la fin de la journée, quand t’as un bon programme et un bon plan d’établi, quand tu sais où tu vas, la route est plus facile. Tu fais juste suivre le plan, tu gardes ton idée en tête, tu restes concentré, focus sur ton objectif.»
Entre son départ de Montignac et sa fin de parcours au Campus Notre-Dame-de-Foy, Steve Bolo Mboumoua a-t-il l’impression d’être devenu un homme? «J’ai l’impression que j’ai beaucoup maturé, parce que j’étais un p’tit gars dans un corps d’adulte et maintenant je suis vraiment un adulte, mentalement aussi. J’ai maturé, j’ai pris du recul aussi et là, je regarde ma carrière de footballeur et académique d’un autre œil. Et sur le terrain aussi, le mental et le physique me permettent de me démarquer.»
Aller jouer dans une université américaine réputée, pour n’importe lequel athlète québécois n’est-ce pas un peu comme monter l’Everest? «Oui, parce qu’avant de te rendre au sommet, il y a des étapes, des parois et un tas de trucs que tu dois faire. Mon camp de base c’était Montignac, au milieu le Collège Notre-Dame-de-Foy et le plus important c’est d’atteindre le sommet. Mais même là, c’est très facile de retomber. Mon parcours académique, difficile comme il l’a été, me permet d’être prêt mentalement et de supporter tout ça. Je vais toujours me dire que j’ai déjà eu pire, que j’ai déjà vécu pire. J’ai fait trop de chemin pour m’arrêter au milieu.»
De l’appréhension pour l’avenir, loin des tiens? «De la peur, non, c’est sûr que je sors de ma zone de confort et que je m’en vais dans l’inconnu et ça fait partie aussi de prendre son envol, de voler de ses propres ailes et je pense que c’est un bon défi qu’on va essayer de relever. Quand j’ai décidé d’aller vivre en cégep à trois heures de chez moi, j’ai appris à vivre seul pendant deux ans, ça fait un p’tit moment que je suis seul, donc j’aurai pas le choix de continuer à faire mes affaires.»
Sur les vidéos qu’il partage sur sa page Facebook, on le croirait devenu un rappeur, du moins dans l’âme. Il en rigole. «Non, non, je ne suis pas un rappeur dans l’âme, mais je connais très bien la langue. Au Cameroun, on parlait français, anglais et ma mère était enseignante en informatique. Avec un vocabulaire enrichi, on essaie quand même d’avoir comme l’air soigné quand on parle aux gens.»
Sa mère vit à Lac-Mégantic. «Elle doit être fière de toi!» L’homme redevient enfant. «C’est quand même une bonne fierté et je suis content aussi qu’elle a vu tout le travail. Parce que mon but, mon rêve aussi à travers tout ça, c’est de la faire voir l’homme qu’elle m’a fait devenir, voir l’homme que je suis devenu.»
Retrouver l’équipe d’entraîneurs des Béliers, le personnel de la polyvalente lui fait grand bien. «Aujourd’hui, je me suis rendu compte que j’étais quand même privilégié, c’est pas à tous les jours que ça arrive. Je suis obligé de bien faire les affaires et d’ouvrir la porte aux autres joueurs de football qui me regardent, parce que des fois tu commences un truc et ça devient plus grand que toi. Juste le fait de revenir ici, y’a des gars qui m’ont dit qu’ils ont commencé à jouer au football en me regardant jouer. Ça change aussi une philosophie de vie de savoir que t’es plus tout seul, qu’il y a beaucoup de gens qui te regardent. Tu dois bien faire les affaires et bien représenter l’endroit où tu vis.»
Les Béliers ont toujours fait partie de ses pensées. Et que dire de son coach Yannick. «Il a toujours été présent. Pendant l’été, on allait faire les camps. Quand on allait aux universités d’Atlanta et de Géorgie, mon coach et ma famille ont toujours été présents, physiquement et mentalement. La preuve du dévouement du coach Yannick, en 2019, j’avais un tournoi de Team Québec à Kingston, à l’Université Queen’s, en Ontario. T’as huit heures de route à faire, j’étais en train de jouer et je me suis tourné vers les gradins et il était là pour venir m’encourager, me supporter; ça montre juste que les coachs québécois sont dévoués.» Steve Bolo Mboumoua entouré de profs de Montignac, Nancy Therrien, Marlène Corriveau et Véronique Laberge.
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