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Deux entrepreneurs de Lac-Drolet passent le flambeau
Scierie Tech vient d’être vendue au Groupe René Bernard de Beauceville, un chef de file dans la production de pin blanc. Pas d’inquiétude pour l’avenir de l’usine, située dans le parc industriel de Lac-Drolet, ni pour ses 27 travailleurs. Après 23 ans à la tête de l’entreprise qu’il a fondée en 1994, Bruno Paradis reste à la maison, mais il se promet bien que la retraite ne sera pas absolue… «Je ne veux pas partir avec les connaissances que j’ai acquises.» Donc, une suite peut-être pour ce gestionnaire amoureux de la vie et des affaires?
La semaine précédant son départ de l’usine, par la fenêtre de son bureau, il imaginait le paysage d’avant le début de son aventure, à lui et à sa compagne Gisèle Campagna. «Je revoyais encore le vaste champ… désert.» Dans le confort de leur demeure toute presbytérale, le couple d’entrepreneurs se remet de ses émotions. La retraite, c’est aussi un deuil à faire! «J’étais dans mon bureau, je reçois un appel pour me rendre sur le plancher de l’usine, croyant qu’il s’agissait d’une urgence à régler. Tous les travailleurs m’attendaient avec une plaque de bois au nom de Scierie Tech qu’ils avaient tous signée!» Réel moment d’émotion.
Parmi le groupe, des gars qui les accompagnent, Gisèle et lui, depuis le tout début. Aujourd’hui, c’est d’abord à eux qu’ils pensent, lui le scieur, elle la comptable. Aux employés, mais aussi aux fournisseurs locaux, aux clients, à la communauté d’affaires dans laquelle ils se sont rapidement intégrés.
«L’une de mes deux grandes fiertés, c’est que les opérations de Scierie Tech se poursuivent. L’acheteur nous a bien dit que l’usine était là pour rester. L’autre, c’est le bon esprit d’équipe dans l’entreprise. Même que la plupart des opérateurs qui nous ont quittés en cours de route nous sont revenus!» Et Gisèle Campagna d’ajouter: «C’est dur le travail dans un moulin à scie ; il ne faut pas se le cacher. Mais tout s’est fait chez nous toujours dans le respect des gens!»
C’est d’ailleurs sur cette base que la transaction s’est faite avec le groupe René Bernard. «On a tout le temps dit à nos employés ce qui se passait avec les offres, dans les dernières années. On a eu des approches, certains voulaient acheter seulement les actifs et fermer la scierie. Un autre, acheter les actifs et revendre l’usine. Nous, on souhaite que les opérations continuent et que les employés restent.» Son vœu sera exaucé. La transaction a été scellée le 27 octobre et le 28, à minuit et une minute, l’acquéreur prenait possession des lieux.
La petite histoire…
C’est la construction, rue Président-Kennedy, de l’usine BioShell, devenue plus tard Energex, qui a amené Bruno Paradis en région. «J’avais été embauché pour construire dix usines au Québec. Celle de Lac-Mégantic je l’ai opérée 10 ans, avec rentabilité», insiste-t-il. L’idylle avec sa compagne Gisèle a débuté là. Quand il a vu l’opportunité de bâtir une scierie, il l’a saisie. «J’avais besoin de signer des clients pour cinq ans. Trefflé Goulet de Saint-Joseph de Beauce a été le premier, LPM le deuxième et Premdor le troisième. Pour un tiers de la production de pin blanc chacun.»
Bruno Paradis a encore en mémoire l’embauche des premiers travailleurs, pendant le chantier de construction de la scierie. Des entrevues au bureau d’Emploi Québec l’avant-midi, la surveillance du chantier l’après-midi et de retour à Lac-Mégantic pour d’autres entrevues en soirée. «À l’époque, on avait de 25 à 30 postes à combler. Et le choix parmi plusieurs candidats», raconte Gisèle Campagna.
Au fil des années, des investissements de 8,5 millions de dollars ont été rendus nécessaires pour que l’entreprise maintienne sa place dans le marché, aujourd’hui à 100% canadien.
Le scieur de Lac-Drolet a occupé pendant 12 ans la présidence du Service intégré du bois pour le développement de l’industrie de la forêt et de la transformation du bois de l’Estrie. Des producteurs liés à la première, deuxième et troisième transformation du bois. Et six ans comme président de la démarche du créneau d’excellence Accord en Estrie.
Une expérience qu’il aimerait bien un jour partager.
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