Le féminisme, relique du passé?

Je suis féministe. Ben oui. Une enragée, une frustrée, une anti-hommes? Ben non. Pourquoi en 2009, le terme féminisme relève de l’histoire ancienne? Pourquoi l’expression est-elle escamotée autant que faire se peut dans les conversations? Pourquoi j’entends encore des je-suis-pour-l’égalité-des-sexes-mais-je-ne-suis-pas-féministe? Et pourquoi ça me tape tellement chaque fois qu’on pousse des hauts cris contre les féministes?

La vision des féministes des années 1970 qui brûlent leur brassière on va-tu finir par en sortir? Coup donc, quand les petits ordinateurs Classic sont disparus de la circulation on est vite passé à autre chose! D’accord, ce n’est pas diable comme comparaison mais j’en ai ras-le-bol de cette peur de s’affirmer féministe quand on l’est manifestement.

Dans mon Robert (qui date lui aussi mais bon), on définit le féminisme comme un mouvement qui préconise l’extension des droits et du rôle de la femme dans la société. Personne n’est contre l’idée, du moins j’ose espérer.

Cela dit, malgré les nombreux acquis, oui le féminisme a encore sa place dans la société. Pas seulement dans les pays comme l’Arabie saoudite, où il est illégal pour une femme de conduire une voiture. Ici et maintenant. Tant que le contrôle financier d’un homme maintiendra une femme dans des conditions qu’elle n’accepterait pas autrement. Tant que la responsabilité parentale ne sera pas équitable dans toutes les familles. Tant qu’on se dira, en voyant un père faire l’épicerie avec ses enfants, qu’il doit être dans sa semaine de garde.

L’histoire des chaussettes dépareillées, vous la connaissez? Elle m’a été racontée voilà plusieurs années mais je la trouve toujours d’actualité. Je m’excuse à l’avance pour ceux qui la connaissent déjà. Voilà : Un père vient reconduire son enfant à la garderie, après l’avoir habillé promptement faute de temps. Si vite que les deux chaussettes du petit sont dépareillées. Réaction de la mêlée: Mais c’est donc bien cute, comme c’est attendrissant, etc, etc, blablabla… Imaginez la même situation, cette fois avec la maman du même enfant : Ben voyons, comment une mère peut-être si irresponsable pour ne pas s’apercevoir que les bas n’allaient pas ensemble, re-etc et re-blablabla…

Pour atteindre leur objectif, les revendications féministes impliquent un profond changement des mentalités dans le monde adulte. Sans compter les actions présentes et futures pour contrer le phénomène de l’hypersexualisation chez les jeunes filles. Me semble qu’il reste pas mal de travail à accomplir non?