Oscar Brochu

L’école n’était pas son refuge mais l’enfer!

L’agression physique et mentale, tout le monde sait ce que cela veut dire. Alors, au lieu de vous l’expliquer, je vous raconterai une histoire.

Maintenant à 27 ans, il m’est plus facile de parler des pires années de ma vie. Je suis entrée au secondaire avec aucun ami. Mes parents n’étaient pas riches, alors j’ai jamais eu de beaux vêtements de marque, ni de belles lunettes. Même si je détestais ça, l’argent tombe pas du ciel, alors je devais faire avec.

Dès le premier mois, les agressions ont commencé. Les petits jeux que certains trouvent drôles comme les boules de papier, les effaces, les balles de glace à l’extérieur et même le coffre a crayon au complet derrière la tête, en plus de me lancer des insultes quand je passais dans le corridor.

Un jour, une fille que je connaissais seulement de nom, a décidé quelle me poussait au mur et qu’elle m’étranglait. Même si les autres passaient sans réagir pour m’aider, j’ai réussi à la repousser. Elle a passé à deux doigts de tomber dans les marches du sous-sol, à coté de la classe de musique. Le lendemain, mon père est venu avec moi à l’école pour parler avec le directeur et le psychoéducateur pour demander s’il me faudrait un garde du corps en tout temps à l’école pour éviter de me faire agresser à journée longue.

Mes notes à l’école étaient dramatiquement basses, dû au fait de tout ce que je vivais à l’école. Chaque jour me demandait une force incroyable pour passer à travers. Comme si ce n’était pas assez, en secondaire 3, le matin de mon examen final de mathématique, on m’a volé ma calculatrice. Le professeur qui surveillait l’examen a refusé de m’en prêter une, même après que je lui ai expliqué qu’elle avait été volée le matin même. J’ai eu droit à un beau 30% sans possibilité de reprendre mon examen.

J’étais tellement effondrée que mes parents ont dû faire une demande spéciale à la commission scolaire, d’avoir une année sabbatique puisque j’avais seulement 14 ans. Car ma mère avait peur que si je retournais tout de suite à l’école, que je me suicide, ce qui m’a probablement sauvé la vie! Un an plus tard, je suis allée à la relance pour continuer mes études pendant une demie année, puisque là-bas aussi on ne me laissait pas tranquille. Le psychologue, la maison des jeunes et ma mère m’auront sauvé la vie!

Certains se rappellent sûrement avoir entendu parler d’Isabelle Côté, cette jeune femme décédée trop tôt en 2002, après avoir vécu l’enfer pendant toute sa vie. Mais son enfer n’inclut pas seulement le fait qu’elle était agressée sexuellement par sa famille à la maison, mais l’enfer, elle le vivait aussi à l’école. Je me rappelle d’une jeune femme qui n’avait presque pas d’amis, sinon aucun.

Ses vêtements étaient vieux et usés, l’image que vous vous faites de quelqu’un qui n’a pas de goût ni d’argent. Isabelle ne souriait presque jamais et était seule sans personne à qui se confier. Plusieurs riaient d’elle, l’écoeuraient, la ridiculisaient. Mais personne ne se demandait pourquoi elle était aussi malheureuse.

Si seulement à l’école, ils lui avaient foutu la paix et cherché à parler avec elle, l’école aurait pu être son refuge, mais personne n’a porté attention à elle. Je ne lui parlais pas, sauf pour lui dire «salut» en passant à côté d’elle, mais je la laissais en paix, au moins.

Quand on vous attaque physiquement, cela fait mal sur le coup mais la douleur s’en va. Mais quand les attaques sont mentales, quelque chose à l’intérieur de vous se brise pour toujours.

Certains qui agressaient physiquement ou mentalement ont trouvé la force de demander leur pardon.

Aux agresseurs, imaginez que vous ou votre enfant (dans le futur) vivez exactement ce que vous faites vivre aux autres! Vous ne savez pas ce qui peut se passer dans la vie des autres, autant à l’école qu’à l’extérieur.

Aux victimes, ne restez pas dans le silence, les psychologues à l’école sont là pour vous écouter et vous aider.

Natacha Lalande
Une ancienne élève de La Ruche

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