Kaven Mathieu courtise le Granit pour le Bloc

Il n’avait que 8 ans lors du deuxième référendum sur la souveraineté du Québec. «Mes parents, de bon souverainistes, m’ont communiqué leur fibre. Et à 17 ans, j’avais ma première carte de membre.» Aujourd’hui, à 23 ans, Kaven Mathieu veut franchir une autre étape, celle de l’investiture du Bloc québécois dans Mégantic-L’Érable, après trois ans à la présidence de l’Association. Le défi est de taille, il ne s’en cache pas.

Faire la lutte à un ministre conservateur de l’envergure de Christian Paradis n’effraie pas ce résidant d’East Broughton. «M. Paradis est une bonne personne, mais il a à se soumettre à son caucus et l’Ouest du pays a un gros mot à dire!» Le Québec, selon lui, ne figure donc pas dans les priorités du gouvernement Harper.

Un gouvernement qui ne sera pas non plus éternel! «En 2006, c’est l’effondrement du vote libéral qui a favorisé le Parti conservateur. Maintenant, avec Michael Ignatieff à leur tête (PLC), on peut s’attendre à une vraie lutte à trois au Québec, et là tout peut changer!»

De là l’importance d’un bon candidat pour le Bloc au prochain rendez-vous électoral. «Quelqu’un de compétent, près du monde et qui maîtrise ses dossiers.» Exactement le profil qu’il dit posséder.

Tout en louangeant son organisation sur le terrain, Kaven Mathieu admet une chose: «On n’a jamais réussi à embarquer la MRC du Granit», parlant ainsi du militantisme de la population au sein d’une circonscription formée par trois MRC aux réalités bien différentes: Le Granit de ce côté-ci, l’Amiante au milieu et les Bois-Francs vers l’autoroute 20. Cette lacune, il compte bien la combler dans les prochaines semaines, alors qu’il s’attaque à une campagne de membership en région. Il favorise une approche personnalisée. Son leitmotiv, «ne jamais oublier sa base». Un enseignement qu’il a tiré de celui qu’il a beaucoup admiré et qui est devenu un ami personnel par la suite, l’ancien chef du Parti québécois, André Boisclair. «Un homme avant-gardiste», juge-t-il, tout en portant un regard encore plus respectueux envers René Lévesque, qui fut «mon grand modèle!»

M. Mathieu est loin de penser que sa jeunesse constitue un handicap dans une course électorale. «À la présidence du Bloc, j’ai aussi eu à jouer un rôle politique. Je n’aurai pas peur de débattre devant M. Paradis», a-t-il insisté.

Mais avant d’en arriver là, la prochaine étape sera de gagner l’investiture bloquiste, en septembre prochain. D’où la nécessité pour lui de mieux se faire connaître dans ce coin ci de la circonscription. Il faut être membre en règle depuis au moins trente jours pour avoir droit au statut d’électeur lors d’une assemblée d’investiture dans le parti de Gilles Duceppe.

«Je commence ici, aujourd’hui. Ma présence va redoubler», a-t-il annoncé, lors d’un entretien avec l’Écho, lundi, au Musi-Café.