L’intimidation et le harcèlement, parlons-en!

Petite anecdote d’une situation de harcèlement dont j’ai été témoin à l’école de mon fils... Un petit garçon sort de l’autobus. Je vois la chauffeuse demander aux autres enfants de le laisser tranquille et je ne comprends pas bien ce qui se passe et pourquoi la plupart des enfants rient de lui. J’intercepte l’un d’eux et lui demande s’il aimerait se faire ridiculiser devant ses amis et il me regarde piteux et continue son chemin. Le lendemain, même scénario.

Mais qu’ont-ils donc contre lui? Il est si petit et ne semble pas capable de faire du mal à une mouche... J’ai ma réponse bien vite: sa boîte à lunch est brisée et lorsqu’il débarque de l’autobus, la poignée cède. Mon premier réflexe est de penser lui en acheter une... Pourquoi pas, ce n’est pas très cher et il ne se fera plus niaiser. J’en parle avec la chauffeur... Elle a fait part de la situation aux parents et elle ne trouve pas que je devrais intervenir. Ils pourraient mal le prendre. Elle a bien raison alors j’arrive en même temps que l’autobus et je joue à la police, histoire que les autres le laissent en paix. 

Quelques semaines plus tard, l’enfant a enfin une nouvelle boîte à lunch. Enfin me dis-je, ils le laisseront en paix. Pensez-vous? Et non. Maintenant, ils la trouvent elle trop grosse. Une simple situation qui amène des questionnements. L’intimidation, je connais ça. J’ai fait partie des personnes très méchantes de sa classe qui s’amusaient à ridiculiser les autres. L’une parce qu’elle était grosse, l’autre parce qu’elle avait l’air pauvre et que sais-je encore. Toutes les raisons étaient bonnes et lorsqu’il n’y en avait pas, on les inventaient. Pourquoi? Pas seulement parce qu’un enfant c’est un enfant et que les enfants sont méchants... Foutaise. Les enfants seront méchants si vous les laissez être méchants. Je connais plein de jeunes qui cherchent le bien. Encourageons ceux-là, peut-être les autres auront envie de ce genre d’attention. Récompensons le bien et mettons moins d’importance sur le mauvais...
Hélène Charron