Changer pour se développer?

Lors d’une visite à Québec, je me rends au Musée de la civilisation. Il y a là une grande exposition sur l’automobile. Une section de l’exposition me fascine. Elle explique ce que l’automobile a changé dans nos sociétés. À l’époque du cheval, les agglomérations sont les unes près des autres. Au niveau du commerce, chaque petit village a son magasin général. On y trouve tout le nécessaire à la vie courante. Ce que le marchand ne peut entreposer, il l’offre en le commandant par catalogue.

La venue de l’automobile vient bouleverser l’organisation sociale. On voyage de plus en plus loin. Les magasins généraux des villages disparaissent au profit de plus gros magasins dans les villes plus populeuses. Ces magasins se spécialisent. Les meubles se retrouvent dans un immeuble, tandis que l’épicerie se concentre dans d’autres immeubles de plus en plus grands. Il en est de même pour la lingerie, quincaillerie et bon nombre de services.

Plutôt que le magasin se rapproche du client, l’auto permet au client l’accès à des commerces éloignés. Les services se spécialisent avec une offre plus diversifiée. Avec l’automobile, les distances à franchir sont devenues chose secondaire. Les marchands ont dû s’adapter pour survivre. Aujourd’hui, ils tentent d’attirer chez eux, la clientèle par toutes sortes de moyens.

Aujourd’hui l’automobile permet à la population de s’installer là ou il y a des services. La distance à parcourir pour se rendre au travail, n’est pas nécessairement le prétexte pour choisir son lieu de résidence. En début de ce vingt et unième siècle, la structure municipale devrait-elle être revue? N’est-il pas venu le temps de prioriser les services? Pour y arriver, le regroupement permettrait-il d’offrir à la population les services qu’elle recherche? Pour nous donner les moyens, pouvons-nous imaginer «une MRC une ville»?
Maurice Richard, Milan