Hommage aux héros d'hier et vétérans contemporains

Le ministre Christian Paradis remettant à l’homme d’affaires Pierre Bédard, un vétéran des Forces armées canadiennes, la Médaille du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II. À droite, Bernard Turgeon de la Légion royale canadienne.

Samedi, pour la 43e année, l’homme d’affaires Pierre Bédard prenait charge de la musique lors de la cérémonie traditionnelle entourant le défilé du jour du Souvenir à Lac-Mégantic. Lui-même vétéran de l’aviation canadienne, dont il est sorti des rangs le 26 septembre 1969 après dix ans de services sur les différentes bases à travers le pays, il avait une raison de plus d’afficher les couleurs, les vêtements et le béret de la Légion canadienne ce jour-là. Une décoration l’attendait au terme des discours officiels prononcés devant le cénotaphe.

Il y a déjà eu des défilés plus imposants, dans le passé. Samedi, ils n’étaient guère plus d’une quinzaine de cadets à marcher au pas militaire, du local de la Légion, rue Milette, au cénotaphe du boulevard des Vétérans, en passant par la rue Frontenac. Parmi le groupe, un ancien commandant du corps de cadets, Jean-Guy Grondin. C’est lui qui déposera quelques instants plus tard la gerbe de fleurs offerte par la Ville de Lac-Mégantic au pied du monument à la mémoire des soldats morts aux champs d’honneur.

Parmi les invités à la cérémonie, le ministre de l’Industrie et député fédéral de Mégantic-L’Érable, Christian Paradis, un coquelicot à la boutonnière. «Depuis que je fais de la politique, je peux apprécier vraiment l’importance qu’il faut accorder aux vétérans. Il n’y a presque plus de vétérans de la Deuxième guerre; on peut les compter sur les doigts d’une main, mais il y a les vétérans contemporains. Les soldats qui servent en Afghanistan ne l’ont pas eu facile. Plusieurs sont morts et d’autres ont vu mourir leurs amis, leurs coéquipiers. C’est la moindre des choses de prendre un peu de temps et de réfléchir.»

L’Afghanistan a été, après la Guerre de Corée, la première mission de combat impliquant les membres des Forces armées canadiennes. Dans les jours précédant la cérémonie à Lac-Mégantic, Christian Paradis a eu l’occasion de croiser son collègue, le ministre des Anciens Combattants, Steven Blaney. «Il avait l’air fatigué, raconte-t-il. Il m’a dit : j’ai vu des vétérans toute la semaine et il y en a même qui me font pleurer. Il ne faut jamais oublier ce qu’ils ont fait, toute la détresse que certains de ces gens-là peuvent vivre!»

Au dernier acte de la cérémonie protocolaire, le ministre Paradis sort un boîtier de la poche de son manteau. À l’intérieur, la Médaille du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II qui sera remise à l’instant même à un «grand bénévole», un Pierre Bédard ému. «J’ai suis un peu gêné de recevoir ce genre d’honneur, mais en même temps toujours bien fier de donner du temps pour la région, dans n’importe quel domaine!», livrera-t-il un peu plus tard à l’Écho, une fois les invités partis pour retourner au local de la Légion, pendant que lui, resté seul, rembarque le matériel à bord de sa fourgonnette.

Chaque député fédéral a reçu trente médailles du jubilé de diamant à distribuer dans sa circonscription, dans le cadre du 60e anniversaire de l’accession au trône de la reine Elizabeth II. À travers le pays, ils seront 60 000 Canadiennes et Canadiens à être ainsi décorés pour leur mérite.

Le ministre Paradis s’est engagé à rendre publique la liste des personnes de sa circonscription qui recevront la Médaille.