Dossier reconstruction: plusieurs opérations menées de front

Trois des quatre condos commerciaux seront livrés au début novembre.

Plusieurs opérations sont actuellement menées de front en zone jaune en vue de la reconstruction. Et si de l’autre côté de la rivière Chaudière plusieurs immeubles risquent d’être détruits pour permettre l’implantation de commerces à grande surface, la mairesse Colette Roy Laroche assure que l’expropriation ne sera utilisée qu’en dernier recours, les ententes de gré à gré entre promoteurs et propriétaires étant privilégiées.

La mairesse de Lac-Mégantic donnait mardi le premier point de presse hebdomadaire d’une série destinée à informer la population sur l’état de la situation. Elle informe que les travaux de décontamination ont débuté sur la rue du Québec-Central en prévision du remplacement d’infrastructures souterraines. «Les égouts pluviaux de cette section du réseau récupèrent toutes les eaux en provenance du nord-est de la ville. On doit les dévier afin d’empêcher que ces eaux s’accumulent sur le site contaminé et s’écoulent vers la rivière Chaudière et le lac. Ces travaux devraient être complétés vers la fin octobre.»

C’est au début novembre que la construction de trois des quatre condos commerciaux sera complétée, la livraison du quatrième étant prévue à la mi-novembre. «Plusieurs commerçants ont manifesté le désir de s’y installer et six d’entre eux ont déjà signé une entente de location», communique Mme Roy Laroche. On vient de couler les fondations d’un premier bâtiment sur le futur prolongement de la rue Papineau, prolongement qui sera complété fin novembre.

Le pont qui reliera la future artère commerciale au secteur Fatima sera ouvert à la circulation l’été prochain. «Les travaux de préparation du terrain ont débuté et le ministère des Transports en est à l’étape de la conception des plans et devis», transmet la mairesse.

Consciente des inquiétudes manifestées par les résidants du secteur Fatima dont le domicile se trouve dans la zone du Programme particulier d’urbanisme, Colette Roy Laroche a tenu à apporter certaines précisions. « Les promoteurs de commerces à grande surface désireux d’acquérir des bâtiments pour répondre à leurs besoins de relocalisation font des démarches directement auprès des propriétaires concernés. Nous leur avons demandé de traiter nos citoyens avec respect. L’expropriation par la Ville demeure le moyen ultime, le dernier recours, qui sera uniquement utilisé en cas d’échecs dans les négociations.»

Par ailleurs, les propriétaires et locataires qui devront se relocaliser bénéficieront de diverses mesures d’accompagnement. Un comité de soutien a été mis en place pour aider les citoyens concernés, dont le nombre se chiffrerait entre 25 et 50, selon la surface occupée par les futurs commerces. Outre une banque de logements disponibles, la Ville prévoit offrir un soutien financier, notamment sous forme de congé de taxes foncières et d’aide au déménagement. Un projet de construction de logements sociaux est également en cours.

Caractérisation des sols

«Le rapport de caractérisation des sols devrait être transmis sous peu, si bien qu’on sera bientôt en mesure de déterminer la stratégie de décontamination», a transmis Paul Benoît, représentant du ministère de l’Environnement et gestionnaire de projet sur le terrain. La plate-forme d’entreposage aménagée en bordure de la voie de contournement accueille actuellement des terres contaminées, afin de dégager l’espace nécessaire aux travaux menés sur l’imposant chantier. Il n’est toutefois pas encore déterminé si la décontamination sera effectuée sur cette plate-forme ou directement dans la zone sinistrée. Des appels d’offres ont par ailleurs été lancés en vue des opérations d’excavation, de confinement, de transport, de démolition, de suivi environnemental et de traitement des sols.
Concernant les rumeurs dénonçant la lenteur des travaux sur le chantier, Frédéric Durand, surintendant pour la Ville, a signifié que les opérations vont rondement mais qu’il est possible que certains travailleurs soient habitués à un rythme plus rapide que celui actuellement utilisé. «Il faut comprendre qu’il s’agit d’un important chantier et d’une zone contaminée, ce qui demande une méthode de travail différente. Par exemple, lorsqu’on enlève de la terre, on ne peut pas la déposer n’importe où; il faut parfois attendre pour savoir où on s’en va.»