Des finissants en urbanisme font de Lac-Mégantic leur travail d’études et davantage!

Antoine Cantin, Geneviève Dubé et Simon Bourgeault-Lemieux, lors de leur dernière visite en sol méganticois, le 1er novembre.

Rétablir le cadre de vie au cœur de Lac-Mégantic le plus rapidement possible ne sera pas une mince tâche, mais le défi semble être à la hauteur des ambitions d’un groupe de trois étudiants en urbanisme de l’Université du Québec à Montréal. Avant même la tragédie du 6 juillet, Antoine Cantin, Simon Bourgeault-Lemieux et Geneviève Dubé avaient choisi de sortir de la grande zone urbaine pour travailler un projet d’aménagement à la dimension d’une petite ville de région. L’obtention de leur baccalauréat, la seule porte d’entrée possible pour leur nouvelle carrière professionnelle, reposera aussi sur la participation citoyenne autour d’un projet d’aménagement à leur image pour le centre-ville.

Sur le terrain, le désastre environnemental causé par le déraillement et le déversement de millions de litres de pétrole brut dans la nuit du 6 juillet laisse une zone de vie à recréer de toutes pièces. En tenant compte toutefois des multiples enjeux locaux.

«Ce qui est arrivé ici crée un précédent au Québec. Ça ne sera pas facile dans un contexte aussi sensible mais nous souhaitons faire une proposition d’aménagement qui tiendra compte des besoins des gens d’ici», résume Antoine Cantin.

Les étudiants sont déjà venus à quelques reprises ces derniers mois. Ils ont établi leur diagnostic de la zone «rouge» et répertorié autant les forces, les faiblesses et les contraintes du quartier à réaménager. «Nous voulons intégrer les citoyens au centre de projet d’aménagement. On n’a pas de projet défini en tête, mais plutôt certaines valeurs, telle le respect des volontés locales», de préciser Geneviève Dubé.

L’adoption de la loi 57 et le programme particulier d’urbanisme ont mis la table pour des interventions rapides vers une vision globale du développement, mais l’avenir du centre-ville tel que les Méganticois le connaissaient avant le 6 juillet n’est pas encore décidé. Et c’est là-dessus que planchent les étudiants, dans une approche qui se veut universitaire et professionnelle.

Pour les prochains mois, Simon Bourgeault-Lemieux suggère une démarche qui s’est révélée efficace dans un proche passé, la «charrette citoyenne» afin de «permettre aux personnes issues des divers groupes de la société locale d’arriver à un consensus dans un court laps de temps.»
«Pour l’instant, dit Antoine Cantin, on termine notre analyse, mais on reviendra!» La démocratie aura droit de parole pour la suite des choses.