La charte: l’opposé d’un geste rassembleur

(En réponse à la lettre d’opinion signée par M. Denis Pagé dans l’édition du 6 décembre de L’Écho de Frontenac et du texte « Le PQ invite Bolduc à écouter ses citoyens»)

M. Pagé, M. Gagnon,

Le Parti libéral du Québec s’oppose à la Charte des valeurs tel que présentée par le parti Québécois, car l’interdiction de porter des signes religieux ne respecte pas les droits et libertés de tous les Québécois et ne s’attaque pas au réel problème que sont l’intégrisme et l’extrémisme religieux.

Malheureusement, cet automne, le gouvernement péquiste a exploité un sujet sensible et délicat: celui de la coexistence des Québécois avec diverses origines et croyances. Le projet de charte du gouvernement péquiste est l'opposé d'un geste rassembleur. La première ministre a d’ailleurs reçu de nombreux avertissements notamment de la part de deux anciens premiers ministres péquistes, des ex-bloquistes Maria Mourani et Gilles Duceppe, de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et de plusieurs municipalités, dont la Ville de Montréal. Selon les mots de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, «une attaque sans précédent contre les droits et libertés des Québécois».

La première ministre promettait de recevoir avec ouverture les propositions de l’opposition, mais au lieu de cela, nous avons eu droit à une manipulation médiatique, à un rejet de toutes les mains tendues par les oppositions et à la présentation d’un projet de loi radical.

Si le Parti québécois veut faire avancer son projet, il devra laisser tomber les points qui divisent les Québécois et se concentrer sur ceux qui les unissent notamment la neutralité religieuse des institutions de l’État, l'affirmation que les services de l’État doivent être offerts et reçus à visage découvert et la rédaction d'un guide pour les décideurs visant à baliser les accommodements.

Ce qui nous distingue du Parti québécois et de la Coalition avenir Québec, c’est que nous croyons que la discrimination à l’embauche n’est pas une valeur québécoise et que notre charte québécoise a été conçue pour protéger les droits et libertés de tous les Québécois.

En terminant, j’ai eu l’occasion de faire le tour du comté, à plusieurs reprises, à diverses occasions, pour différents événements, je peux vous témoigner qu’il ne s’agit pas d’un sujet pour lequel j’ai été interpellé. J’aimerais donc connaître les gens qui, selon vous, M. Gagnon, « […] Partout dans la circonscription saluent la détermination et le courage du gouvernement dans sa volonté de faire adopter la Charte des valeurs […] ». Les gens ont divers moyens pour me faire part de leurs commentaires sur le sujet, et à de très rares occasions, ils se sont exprimés. Tous savent pourtant que les portes de mes bureaux de circonscription demeurent ouvertes et que c’est toujours un plaisir d’échanger avec les citoyens. Le 4 septembre 2012, ils m’ont fait l’honneur de me choisir pour les représenter à l’Assemblée nationale et c’est ce que je fais avec conviction et fierté depuis un an et demi.

Ghislain Bolduc
Député de Mégantic