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L’Année de la Chèvre
«L’année 2015 sera bonne pour vous à condition que vous ne soyez pas impliqué dans les grandes affaires de ce monde. Laissez les râleurs croiser le fer sans intervenir. Favoriser l’une ou l’autre des parties en cause vous causerait du tort. Soyez belle et intelligente, et taisez-vous!»
C’est fou le temps qu’on a à perdre dans une buanderette en attendant la lessive. Laveuse brisée, donc, le local de la rue Laval est un précieux dépanneur. Les revues qui traînent sur place s’adressent aux femmes et sont un peu passées date, mais à force de les feuilleter en long et en large, on finit toujours par trouver des perles, même dans la chronique horoscope.
Comme ça, les astrologues croient au vieux principe que le silence est d’or et qu’il vaut mieux se taire et «se faire belle» que de s’impliquer dans les grands enjeux du monde dans lequel on vit!
Même l’astrologie joue contre nous, les râleurs! Pour les Chinois, l’année 2015 débutera dans quelques jours sous le signe de la Chèvre ou du Mouton. Vous savez, l’animal qui se laisse tondre. Pour les natifs du Dragon, comme moi, difficile de ne pas cracher le feu et se satisfaire de l’observation de ce que font les autres, alors que les prochains mois annoncent de grands changements. Élections municipales à l’automne à Lac-Mégantic, élections fédérales à travers le pays et le choix d’un nouveau chef pour le Parti québécois, dès ce printemps.
Localement, fin de mandat prolongé pour Colette Roy Laroche et tous les membres de son conseil municipal. Dans un contexte d’urgence, de gestion de crise et de quasi tutelle, la mairesse Roy Laroche et son équipe, je le répète, ont fait de leur mieux, surmontant tant bien que mal leurs épreuves personnelles.
Oui, ils auraient pu faire autrement, faire des choix différents, défendre des solutions alternatives contre vents et marées et être plus à l’écoute des attentes citoyennes. Mais, à ce stade-ci, on ne peut guère changer la direction qu’ils ont prise pour l’avenir de la ville. Leurs décisions des derniers mois pourront-elles encore être modifiées une fois un nouveau conseil mis en place? Ce sera difficile, surtout si le vieux centre-ville au complet finit par tomber sous le pic des démolisseurs avant l’automne, laissant encore plus de place aux vents venus de l’ouest à s’engouffrer vers la promenade Papineau.
La course à la mairie et à l’échevinage n’en sera pas moins intéressante. À quoi faut-il s’attendre? À l’émergence de nouvelles figures politiques issues des milieux économiques? À la tentation pour les libéraux de teindre l’hôtel de ville en rouge, pour mieux la rapprocher des politiques d’austérité du gouvernement Couillard qui tient désormais les cordons de la bourse? Peu importe leur provenance et leur allégeance politique, les candidats à l’élection municipale méritent notre admiration, parce que l’arène dans lequel ils entreront par la grande porte ne sera surtout pas un buffet à volonté servi sur le bras des contribuables. Loin de là! À leur tour, ils auront à composer avec la libre expression populaire, avec parfois aussi la grogne et les questionnements sur la place publique.
Les candidats potentiels ne devront pas attendre trop à la dernière minute avant de faire connaître leurs intentions.
Fin de l’ère conservatrice?
Au niveau fédéral, Christian Paradis et les conservateurs de Steven Harper ont une grosse côte à remonter d’ici l’appel aux urnes. Non pas que le député de Mégantic-L’Érable n’a pas bien fait son job, mais il faudrait que le grand patron en poste à Ottawa finisse par comprendre que ce pays-là, qui aura 150 ans d’histoire en 2017, est une «confédération», donc que le premier ministre qui le dirige doit tenir compte des réclamations des provinces et des territoires, mieux que Harper l’a fait jusqu’ici, boudant toutes les réunions des premiers ministres.
Élu pour la première fois en 2006, Christian Paradis peut-il réussir à augmenter davantage le vote qui lui est favorable et qui frôlait le 50% en 2011? Ce serait un véritable exploit! Rien d’impossible pour lui, alors qu’il jouit toujours d’un bon taux de satisfaction. S’il gagne cette quatrième bataille, le député ministre ne devra sa victoire qu’à lui-même et au fait que ses adversaires, ces neuf dernières années, ne lui ont pas fait une grosse guerre! Même dans l’opposition, le jeune avocat ferait du bon travail, en raison de sa connaissance des rouages gouvernementaux. Mais bon, aux électeurs d’en juger!
Le PQ joue son avenir
Enfin, même les non péquistes ont intérêt à suivre la course au leadership du Parti québécois. Ne serait-ce que pour se nourrir des principaux enjeux pour la société québécoise, appelée un jour ou l’autre à vivre un troisième rendez-vous référendaire sur la question nationale.
Ce printemps sera «instructif», autant pour les forces souverainistes que pour les fédéralistes, en se rappelant que, si le vote souverainiste n’était pas si divisé, peut-être qu’on aurait eu un député péquiste depuis le début de cette décennie.
L’année 2015, celle de la Chèvre, vraiment? Pourtant, elle s’annonce si riche en débats à tous les paliers gouvernementaux, sans oublier le mouvement social qui se dessine contre l’austérité du gouvernement Couillard.
Quand on aura fini de parler du froid qu’il fait ce matin et quand la neige va fondre, la chèvre n’a qu’à bien se tenir, sinon elle risque de griller sur la braise allumée par les flammes des dragons.
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