Oscar Brochu

L'attente aux urgences : bien dit !

J’ajoute mon opinion à celle de Paul Dostie. (L’attente aux urgences et le stationnement payant: c’est malade!, publiée en page 4 de notre édition du 17 mars 2017) Vous avez entièrement raison monsieur Dostie. J’ai travaillé une vingtaine d’année dans plusieurs hôpitaux de Montréal et sa région. Durant ces années, j’ai souvent entendu et ce, par tous les partis aux pouvoirs qui se succédaient, que le problème des urgences encombrées serait réglé ou à tout le moins les temps d’attente seraient réduits. Eh bien, il n’en est rien !

Rien ne s’est amélioré 20 ans plus tard. Une fois les élections passées, les promesses de plusieurs sont reportées aux calendes grecques. Plusieurs des ministres de la santé ont tenté de serrer la vis à certains intervenants de la santé sans succès. Ces mesures n’étant pas très populaires auprès des principaux intervenants de la santé, ces derniers menaçaient d’embourber davantage le système.

Le gouvernement a reculé plus d’une fois. Les égos de certains l’ont emporté au détriment d’un service adéquat et rapide aux urgences. Le statu quo a gagné. La résistance aux changements aussi. Pourquoi changer notre façon de faire quand ça fait des lunes que ça fonctionne comme çà? Ça claudique, mais ça marche encore.

Il est vrai que pour plusieurs personnes qui se présentent aux urgences, leur cas ne nécessite pas d’être vus immédiatement. Mais ce n’est pas une raison suffisante de les faire attendre 10 heures ou plus. Il n’y a pas de clinique sans rendez-vous, seulement un CLSC qui devrait être la première ligne, mais dont les heures d’ouverture est du neuf à cinq. Fermé les fin de semaines.

J’ai déjà passé 15 heures (un après-midi, la soirée et la nuit) avec une patiente que j’accompagnais bénévolement, avant que cette dernière reçoive des soins tôt le matin. On lui a prescrit un onguent et elle est repartie. Cela a pris 5 minutes !

Savez-vous qu’en France, les salles d’urgence sont vides et que si, par hasard, vous auriez attendu 30 minutes le personnel se serait excusé. Pourquoi ne pas aller chercher ailleurs dans le monde des réponses, des solutions aux engorgements de nos urgence ici au Québec ?

Et pourquoi l’attente est moins longue selon le médecin de garde à l’urgence? Les gens l’ayant observé appelait pour savoir quel était le médecin en poste. Maintenant, un message enregistré nous informe qu’ils ne nous indiquent plus le nom du médecin en fonction. Et pourquoi dans certains hôpitaux qui sont plus achalandés l’attente est moins longue?

Sommes-nous les otages qui servent les intérêts de certains intervenants de la santé? Pour qu’ils conservent leurs acquis? A-t-on donné trop de pouvoir à ces intervenants, sans qu’ils doivent rendre des comptes? Je n’aurais pas la conscience tranquille après avoir fait attendre une personne âgée qui souffre de maux de ventre. Après deux heures d’attente, je suis allé derrière leur rideau et souvent frappé à une porte barrée pour dire que la personne âgée était fatiguée, elle avait de la difficulté à rester assise et se sentait mal. Finalement, la dame a préféré quitter. Cette femme aurait pu être couchée et même plus, la voir en priorité en raison de son âge. Le lendemain cette femme est revenue en ambulance et a été hospitalisée. Pas plus admissible de faire attendre les mamans avec leurs enfants en bas âge ou leur bébé.

Faire attendre des personnes âgées qui ont travaillé fort toute leur vie et qui nous ont permis d’avoir une qualité de vie qu’ils n’avaient pas, cela mériterait toute notre considération n’est-ce pas? Sans compter l’angoisse et l’anxiété subies par les bénéficiaires.

Pourtant, le budget de la santé occupe presque la moitié du budget de fonctionnement du gouvernement. Et on continue de saupoudrer des beaux dollars à ces intervenants, gâtés du système.

Vous avez raison monsieur Dostie, c’est inacceptable, voire inhumain, et un manque flagrant de compassion et de sympathie. Les gens qui attendent doivent prendre une journée à leur frais.

De plus, ce sont nos impôts qui payent les salaires faramineux de certains intervenants. Laissez-moi vous dire ceci, les médecins, les autres intervenants ou tout autre employé d’hôpital n’attendent pas aux urgences. J’ai vu tellement de fois des employés passer devant des gens qui attendent à l’urgence depuis des heures. Je le sais parce en tant qu’employé, je n’attendais jamais aux urgences. Pas de cote de priorité. J’étais vu toute suite. J’ai passé un scan immédiatement quand la liste d’attente était de deux ans!

Je ne pense pas non plus qu’il y ait insuffisance de médecin et de personnel pour accélérer le service aux urgences. C’est une question de bonne volonté et de gestion. De céder un peu de leur confort et avoir en tête que ce sont des humains que l’on soigne, pas une priorité 1 ou 4! Deux vieux médecins de la région qui ne pratiquent plus m’ont dit que lorsqu’ils étaient en poste aux urgences, il n’y avait pas de longue périodes d’attente. Ils s’empressaient de vider l’urgence

Parlons de priorité, et ici je ne doute pas de la compétence de l’infirmière de l’accueil ni des autres intervenants: l’infirmière à l’accueil suit un protocole et le patient explique du mieux qu’il peut ce dont il souffre. De là on reçoit la cote de priorité.

Solutions possibles :
Il suffirait de permettre à l’infirmière de faire une demande de passer une RX. Et/ou de faire immédiatement une prise de sang qui sera envoyée au laboratoire. Prendre les signes vitaux n’est pas suffisant dans certains cas. On parle de super infirmières, pourquoi ce n’est pas encore en place? Est-ce que quelqu’un ou une association met les freins? Est-ce que certains protègent leur fief?

Autre solution, ce serait de cesser d’imposer des contraintes aux immigrants qui étaient médecins dans leur pays d’origine. Il suffirait de les prendre en charge en tant qu’internes et de cette façon émergerait un échange d’approche à la clientèle, de connaissance, qui serait profitable pour les deux médecins. Pour çà faut faire preuve de plus d’ouverture à l’autre. Sortir de sa zone de confort.

Et pourquoi certain médecins ne se regroupent pas pour mettre sur pied une clinique sans rendez-vous?

Je crois comme vous, monsieur Dostie, que c’est un choix mesquin, un choix égoïste non altruiste qui fait en sorte que nous attendons si longtemps aux urgences.

Un de mes amis me disait ceci: si c’était privé, il faudrait payer pour le service. Donc on devient un client. On rapporte à la clinique. Un client à satisfaire, qui sera vu sans attente. Or, dans le service public, on devient une charge sur le budget de l’hôpital. En ce moment, avec nos impôts on paie cher des services qui manquent de considération envers les patients.

Pourquoi les hauts dirigeants gouvernementaux n’interviennent pas? C’est qu’ils savent très bien qu’ils devront affronter un mur infranchissable et que les conséquences de leurs interventions pour améliorer les services et réduire les temps d’urgence seraient sans doute pires qu’actuellement.

Alors, on ne fait rien et ce sont les citoyens qui en paient le prix.

Pierre Lebeau

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