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Le député Bolduc livre ses satisfactions... et déceptions

Ghislain Bolduc trouve dommage que le fédéral dise non à une enquête publique indépendante sur la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic.
Encore quelques semaines intenses à siéger à l’Assemblée nationale, puis Ghislain Bolduc prendra un rythme de vie plus relax pour faire le suivi de ses dossiers avant les dernières grandes vacances. À l’heure de livrer son bilan de carrière politique, le député de Mégantic se veut franc: «Il y a toujours des choses qui auraient pu être faites mieux, quand on les regarde en rétrospective», dit-il, en parlant des lendemains de la tragédie de Lac-Mégantic. Mais d’un point de vue général, «j’ai fait ce que je voulais faire. Ce qui a été accompli par le gouvernement, dans le mandat auquel j’ai participé, j’en suis très fier!»
Il n’en doute pas, la voie de contournement ferroviaire sera l’enjeu principal de la prochaine campagne électorale, dans le secteur de Lac-Mégantic. Mais pour l’ensemble de la circonscription, d’autres priorités seront débattues entre les candidats à sa succession. La route 257, le problème de trouver de la main-d’œuvre, la protection des acquis en éducation, avec le Centre d’études collégiales et la MFR du Granit, entre autres.
Le dernier acteur politique de la tragédie ferroviaire encore en poste nourrit quelques regrets. «J’aurais bien aimé qu’il y ait une enquête fédérale pour revoir l’ensemble de l’environnement, politique et légal, dans lequel la tragédie s’est produite. La sécurité, l’espèce de tolérance du gouvernement fédéral dans la gestion du dossier ferroviaire, cette sur-flexibilité accordée aux petits opérateurs de chemin de fer. Comprendre pourquoi le taux d’accidents ferroviaires est beaucoup plus élevé au Canada qu’aux États-Unis!»
Le récent refus du ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, à répondre favorablement à la requête de l’ensemble des députés québécois, tous partis politiques confondus, demandant une enquête publique indépendante sur la tragédie de Lac-Mégantic, l’agace. «Prenez l’industrie de l’aviation ; ce sont les enquêtes approfondies et la mise en application presque immédiate des recommandations des experts, qui ont fait du transport aérien le plus sécuritaire au monde ! Dommage que le fédéral dise non à une enquête qui pourrait amener des bénéfices pour Lac-Mégantic, pour le Québec et pour tout le Canada.»
Cinq ans plus tard, est-ce encore possible? «Je ne crois pas ! C’est peu probable, même s’il y avait un changement de gouvernement en 2019!»
Pour avoir coordonné le travail de dix ministères impliqués dans le dossier de Lac-Mégantic, une tâche colossale, Ghislain Bolduc est conscient des difficultés que la mission comportait. «C’est toujours compliqué quand on travaille aux deux niveaux, fédéral et provincial. Surtout si on est trois, incluant le gouvernement local, c’est encore plus complexe.» Une série de détails à régler. «Selon moi, si on avait dès le départ formé un comité fédéral-provincial, avec des intervenants locaux, pour la voie de contournement comme on l’a fait avec la tragédie, cela aurait été une amélioration considérable. On ne s’est pratiquement jamais assis à une même table. Pourtant, il y aurait un intérêt à ce que les trois paliers de gouvernement soient ensemble pour travailler de façon plus efficace, pour que les décisions se prennent en concertation.»
La main-d’œuvre, un enjeu!
Dans ce comté, où l’économie se porte bien, les enjeux de la prochaine campagne aborderont le problème du déficit de main-d’œuvre. «C’est un enjeu majeur pour l’ensemble des entreprises où on va voir un ralentissement si on ne maintient pas le cap sur l’évolution rapide de la main-d’œuvre et de la formation des jeunes. On a encore beaucoup de travail à faire!»
Sans compter les grands enjeux internationaux, telle la renégociation de l’Alena. «Trump, avec ses politiques, nous met toutes sortes d’obstacles au niveau de nos importations. Si on n’avait pas une économie très forte, on aurait un problème assez sérieux !» Oui, l’économie va très bien, mais le manque de main-d’œuvre est pour lui une autre source d’insatisfaction. «Dans ce mandat-ci, je comptais bien à ce qu’on puisse attirer de nouvelles entreprises à Mégantic, mais dans une situation de déficit de main-d’œuvre, on est plutôt mal pris pour en attirer dans des nouveaux secteurs. Pas qu’on ne voulait pas, on ne pouvait pas!»
Son implication dans les associations interparlementaires, en Amérique comme en Europe, l’a aidé à mieux comprendre les grands enjeux internationaux. «La semaine dernière, on a eu des discussions très intéressantes avec des députés d’Écosse, notamment sur les modes d’élection proportionnel.» Beaucoup de bons arguments qui pourraient s’appliquer, pourquoi pas, à la situation au Québec. Même s’il a aussi été question de souveraineté, Ghislain Bolduc ne déroge pas de la ligne fédéraliste des libéraux. «Le Parti libéral n’ira jamais dans la souveraineté, plutôt vers une plus grande autonomie des provinces.
Un fidèle libéral
Fidèle défenseur du gouvernement de Philippe Couillard, le député de Mégantic continue de lui attribuer une bonne note, malgré les sondages qui favorisent la CAQ à un peu plus de cinq mois des prochaines élections. Et malgré ce qu’il appelle les «bruits de fond» dans le dossier de la santé, par exemple. «L’objectif en santé du gouvernement Couillard est très clair depuis le début. L’objectif ultime c’est d’avoir un système standard dans tout le réseau. Mais actuellement, il faut l’avouer, on est pris dans un dédale de structures!» Les bruits de fond, ce sont les infirmières, les médecins, les corporations qui tentent, selon lui, de s’approprier les surplus budgétaires associés à la bonne gestion des finances publiques, ces dernières années.
Craint-il une vague caquiste qui remonterait de la Beauce comme en 2007, du temps de l’équipe de Mario Dumont? «Je ne crois pas. En 2012, il y a eu une vague contre Jean Charest. Actuellement, la situation du gouvernement est très favorable. Il n’y a pas encore de débat électoral sur la table. Je ne vois pas, à ce moment-ci, un vote émotionnel en faveur d’un parti ou d’un autre. La raison est encore en place et va prévaloir jusqu’à la fin.»
Le vote émotionnel survient quand une majorité vote pour du changement. Comme ce fut le cas pour le NPD de Jack Layton. «Philippe Couillard, n’est pas le plus charismatique, je l’avoue, mais c’est définitivement un homme de raison. La compétence et l’autorité ça va bien, mais avouez que des Gandhi on n’en voit pas toutes les semaines!»
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