Oscar Brochu

La prévention du suicide, un devoir collectif

La prévention du suicide, un devoir collectif - Claudia Collard : Actualités Société

Les services de l’Ensoleillée, ressource communautaire en santé mentale, sont gratuits, confidentiels et ne nécessite aucune ouverture de dossier.

Les dommages collatéraux de la pandémie frappent fort sur la santé mentale. Alors qu’on estimait la prévalence de l’anxiété généralisée et de la dépression majeure entre 3% et 7% avant la crise de la COVID-19, celle-ci se chiffrait à 22% en septembre dernier chez l’ensemble des adultes, dont 37% chez les 18-24 ans. «Sachant que les personnes qui vivent ce type de détresse sont plus susceptibles de vivre également des épisodes suicidaires, il est important de tisser un filet social pour sauver des vies. La prévention du suicide est un devoir collectif», transmet Emmanuelle Durocher. 

La directrice de l’Ensoleillée s’exprimait ainsi à la veille de la 31e Semaine de prévention du suicide, qui se déroule du 31 janvier au 6 février. La thématique retenue, Parler du suicide sauve des vies, met l’accent sur la prise de parole, un élément fondamental de la prévention. 

Jacqueline Lamontagne, intervenante à l’Ensoleillée, a pu constater les impacts du confinement sur le terrain. «Il y a le stress causé par la peur du virus et par le chamboulement de la vie courante, en raison de l’absence de contacts et des déplacements limités. Pour les personnes vivant seules, les restaurants permettaient d’avoir une vie sociale. Lorsque j’y allais pour déjeuner, je voyais plusieurs personnes âgées qui s’y rencontraient. La situation est aussi inquiétante du côté des adolescents, qui sont également privés de leur réseau social; selon l’Institut national de la santé publique du Québec, les 15 à 19 ans sont les plus touchés en ce qui a trait aux tentatives de suicide.» 

Autre conséquence des mesures sanitaires, l’angoisse provoquée par le couvre-feu chez les personnes aux prises avec une anxiété généralisée. «Pour ces gens, marcher la nuit est leur façon de s’en sortir. On fait des blagues avec les chiens à louer mais, pour vrai, je connais quelqu’un qui a fait des démarches pour en trouver un parce qu’il n’est pas capable de dormir la nuit», transmet Emmanuelle Durocher. 

Cette dernière livre des pistes permettant d’identifier une personne «à risque». «On va parler de changement de l’humeur, d’habitudes de vie, dans le sommeil, l’alimentation…C’est normal de vivre des moments de déprime passagers. On va parler de détresse psychologique importante, d’anxiété généralisée, quand ça persiste dans le temps et que les moyens qu’on prend habituellement pour se sortir de cette passe ne fonctionnent plus.» 

Emmanuelle Durocher compare la situation à une forêt, où chaque arbre représente un moyen pour aller mieux. «On se promène en forêt pour aller voir l’arbre d’aller marcher la nuit, l’arbre de parler avec un ami… Si aucun arbre ne répond à son besoin, on va aller forcément vers l’arbre du suicide pour mettre fin à ses souffrances. Certains n’arriveront jamais à cet arbre-là. D’autres vont y arriver rapidement. À l’Ensoleillée, on va accompagner la personne, l’aider à prendre un pas de recul pour qu’elle puisse voir d’autres arbres à sa disposition.» 

En plus des ressources disponibles, chacun à son rôle à jouer dans la prévention du suicide, fait valoir Mme Durocher. «Lorsqu’on connaît une personne qui vit seule, il faut prendre le temps de l’appeler. Il faut continuer à prendre des nouvelles de nos proches, surtout si ces personnes sont vulnérables. On n’est pas obligé d’attendre qu’elles n’aillent pas bien.» 

Ressource communautaire en santé mentale, l’Ensoleillée offre des interventions individuelles, des ateliers et de l’accompagnement vers d’autres ressources au besoin. Ses services sont confidentiels, gratuits, sans liste d’attente et ne nécessitent aucune ouverture de dossier. L’aide est offerte en fonction des besoins, sans l’obligation de prendre un nombre déterminé de rendez-vous. Du soutien est également offert aux proches des personnes dans le besoin. Pour joindre la ressource, on compose le 819 583-5727. On peut également communiquer avec JEVI, Centre de prévention du suicide en Estrie, au 1 866 APPELLE (277-3553).

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