Oscar Brochu

De Montréal à Saint-Romain

De Montréal à Saint-Romain  - Claudia Collard : Actualités Société

Frédéric Poissant et Marie-Ève Lamour en compagnie de leur fils Liam.

Si la pandémie apporte son lot de désagréments, elle a aussi ses bons côtés. Pour le couple que forment Marie-Ève Lamour et Frédéric Poissant, la situation leur a permis de mettre suffisamment d’argent de côté pour réaliser leur projet d’acquisition d’un chalet. Avoir un grand terrain, un coin nature, leur permettant de troquer ponctuellement Montréal pour la campagne… Ça, c’était l’idée de départ. 

C’est en novembre dernier que Marie-Ève, Frédéric et leur fils Liam ont emménagé dans leur demeure de Saint-Romain. Sur un terrain d’un acre, pouvant aisément accueillir des dizaines de parents et amis lorsque ce sera possible. Pour l’instant, les membres de la famille en profitent pour apprécier l’environnement. Pourtant, vivre en campagne à l’année n’était pas l’idée première, partage Marie-Ève.

«On s’est dit, on est en pandémie, il n’y a pas d’avantage d’être à Montréal en ce moment. Alors on a fait le grand saut. J’ai quitté mon emploi et j’en ai trouvé un autre, chez Quartier Artisan, une semaine avant d’emménager.» De son côté, Frédéric a pu aisément poursuivre en télétravail l’emploi qu’il occupait à Montréal. 

S’identifiant comme une «fille de ville», Marie-Ève avoue que la vie en région n’avait jamais fait partie de ses projets. «Je ne m’étais jamais imaginé élever mes enfants en campagne; je voulais qu’ils aient accès aux musées, à toute la culture dans laquelle j’ai toute ma vie. J’ai déménagé surtout pour Liam, qui est très actif et a besoin de bouger. À Montréal on n’avait pas de cour, juste le balcon de notre appartement. Et vivre ici nous coûte moitié moins cher.» 

Confiant être une grande anxieuse, Marie-Ève avait tendance à stresser juste à l’idée d’aller en nature. «Finalement, c’est la nature qui m’a calmée. Je n’ai plus de crises d’anxiété. Le boisé, c’est ce que je vois quand je me réveille le matin. Ça me fait du bien. Ici il n’y a pas de stress, de gens dans la rue pressés d’aller travailler. C’est plus paisible et il y a un monde de possibilités.»

Avec sa sœur, Marie-Ève a démarré un projet de produits pour le bain, une entreprise impensable si elle était demeurée à Montréal, où la compétition est féroce et les locaux hors de prix. «Ici je vais pouvoir avoir pignon sur rue un moment donné. On a commencé la vente en ligne et, en une semaine, tout notre stock était vendu.»

Même si le confinement limite pour l’instant la vie sociale, les nouveaux arrivants ont pu constater la qualité de l’accueil du milieu. En plus du rôle prépondérant des agentes d’intégration de Place aux jeunes, leur arrivée a été facilitée par des gens de Saint-Romain. Au bureau municipal, on leur a référé le nom de leur actuelle gardienne, qui vient deux jours par semaine, jusqu’à ce que Liam ait sa place dans une garderie, en septembre prochain. Quelqu’un a de plus offert de placer les produits de Marie-Ève dans son salon d’esthétique. «Ça ne serait jamais arrivé à Montréal!», exprime-t-elle, encore étonnée.

Outre la crainte d’être considérée hautaine parce qu’elle venait de Montréal, la couleur de sa peau a suscité chez Marie-Ève certaines appréhensions. «Comme je suis métisse, j’ai eu peur de la réaction de gens. Mon père est arrivé d’Haïti à l’âge de 4 ans et est toujours demeuré à Montréal. Je suis Québécoise et avant tout Montréalaise. On m’a demandé d’où je venais mais c’était sans malice, juste par curiosité et intérêt. Ma couleur n’a jamais été un sujet de conversation ici. À Montréal, où c’est pourtant très multiculturel, il y avait parfois du mépris dans ce genre de question.» 

Alors non, pas question de déménagement pour l’instant. Plutôt de travaux d’amélioration de leur nouvelle maison, de mariage une fois que la pandémie sera chose du passé. Et de découverte de leur nouveau milieu, de leur famille et en tant qu’individus. «Le confinement a été bon pour nous, ça nous a rapprochés. On peut jouer dehors avec Liam, on peut faire un feu sur notre terrain… On peut faire ce qu’on veut; c’est une page blanche.» Frédéric Poissant et Marie-Ève Lamour en compagnie de leur fils Liam.

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