UPA et Syndicat des producteurs forestiers s’opposent aux avis d’expropriation

UPA et Syndicat des producteurs forestiers s’opposent aux avis d’expropriation - Rémi Tremblay : Actualités  Voie de contournement
Dans l’ordre, Michel Brien, président de la Fédération de l’UPA-Estrie, André Roy, président du Syndicat des producteurs forestiers du Sud du Québec, le maire Gaby Gendron de Frontenac, le maire Daniel Gendron de Nantes, Jacinthe Caron, codirectrice du Conseil régional de l’Environnement de l’Estrie, ainsi que Sylvain Denoual, directeur de l’UPA secteur du Granit.
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L’ex-maire de Frontenac, Jean-Denis Cloutier, à droite, en discussion avec le président de l’UPA, Martin Caron.
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Un citoyen, Roger Venne, en conversation avec André Roy, président du Syndicat des producteurs forestiers du Sud du Québec.

L’Union des producteurs agricoles et le Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec prennent position en faveur des quelque 1200 personnes qui sont déjà inscrites en opposition à l’avis d’intention d’exproprier du gouvernement fédéral le long du tracé de la future voie de contournement ferroviaire. «La précipitation dans un projet aussi sensible n’est jamais la bonne solution à moyen et long terme pour personne», exprime André Roy, président du SPFSQ.

Le 10 mars, à Frontenac, le mouvement d’opposition aux expropriations a pris du galon avec la prise de position du président de l’UPA, Martin Caron, du président de la Fédération de l’UPA-Estrie, Michel Brien, et du président du SPFSQ, André Roy, assis aux côtés notamment des maires Gaby Gendron de Frontenac, Daniel Gendron de Nantes, de la codirectrice du Conseil régional de l’Environnement de l’Estrie, Jacinthe Caron, et du directeur de l’UPA secteur du Granit, Sylvain Denoual.

«Le vrai patron dans le dossier de la voie de contournement c’est le CP. Ce n’est plus le ministère des Transports, c’est vraiment le CP», a lancé André Roy, en début de rencontre de presse, devant près d’une centaine de citoyens.

Actif dans le dossier depuis quatre ans et demi, André Roy ne pratique pas la langue de bois. «La franchise dans ce dossier-là, nous on l’a toujours manifestée depuis le début, même quand ça déplaisait à nos amis de Transports Canada et aux représentants du gouvernement fédéral. Il y avait un certain nombre de grands principes qui guidaient nos discussions. Le premier, c’était le respect des populations. Et ça, c’était incontournable pour Transports Canada et pour nous. Et on voit aujourd’hui que nos préoccupations ne sont pas prises en compte actuellement, pour employer un euphémisme.» 

Au départ, dans le dossier des acquisitions de terrains, les discussions avec Transports Canada et Service public et Approvisionnements Canada s’appuyaient sur l’entente- cadre intervenue il y a une trentaine d’années entre l’UPA et Hydro- Québec. «Autant TC que SPAC se disaient favorables à ce qu’on procède dans les mêmes contours. La première discussion qu’on a eue avec eux et les premières sommes versées aux résidents impactés ont tenu compte de ces ententes-là. Et on était satisfaits de ça. Ça n’a pas été long que l’entente UPA-HQ on l’avait oubliée de leur côté.»

Autre grand principe, le respect des lois et règlements du Québec. «Que ce soit le BAPE (Bureau des audiences publiques sur l’environnement), que ce soit la CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole du Québec), que ce soit le tribunal administratif, c’était acquis qu’on respectait ces lois-là. Maintenant, ce n’est plus le cas. Pour moi, la parole d’un gouvernement, ça devrait être sacré», ajoute M. Roy. À ses yeux, le dossier des expropriés de la voie de contournement est une injustice.

Le premier différend à être survenu dans les négociations entre les défenseurs des producteurs agricoles et les représentants fédéraux ont porté sur la valeur diminuée d’une terre coupée en deux pour le passage d’une voie ferrée. «Il aurait fallu que nous, on en fasse la preuve à partir des transactions qui se sont faites. Là-dedans, il y a de la mauvaise foi. Le deuxième, c’est quand on a voulu avoir des droits de passage ou des servitudes perpétuelles pour les résidents dont les terres étaient coupées en deux, principalement dans la municipalité de Frontenac. Le principe qu’un propriétaire doit avoir accès à sa terre en tout temps, c’était admis, mais le CP a acheté CMQ et après, il fallait consulter le CP pour savoir si on devait inclure au contrat des servitudes de passage perpétuelles.»

En mettant fin aux négociations et en procédant à l’envoi des avis d’intention d’exproprier, le fédéral a mis la charrue avant les bœufs, d’exprimer M. Roy, qui trouve curieux que, dans ce dossier, ce soit la compagnie de chemin de fer Canadien Pacifique, par sa filiale Centre du Maine et du Québec, qui soit le «vrai gouvernement».

Le départ, à l’automne 2022, de Luc-Alexandre Chayer comme principal porteur du dossier pour le gouvernement fédéral a été lourd de conséquences. «(Omar) Alghabra, c’est décourageant. Luc-Alexandre Chayer, c’est un vrai négociateur. C’était le chef d’orchestre, il se débrouillait très bien. Je sais qu’à chaque fois qu’il était obligé de revenir sur sa parole, ça lui faisait mal, parce que c’était un type extrêmement sympathique. La servitude dans sa tête, c’était réglé. Y a même dit: la loi protège les citoyens.» Après son départ, André Roy n’a trouvé personne au fédéral pouvant répondre aux questions des expropriés.

Fort de ses 42 000 membres producteurs et productrices agricoles au Québec, l’Union des producteurs agricoles exerce un poids politique important dans les grands dossiers touchant le monde agricole. Son président, Martin Caron, a amené dans se bagages pour une intervention à Frontenac, «la solidarité de tous les producteurs». Il reproche à Ottawa un «manque de cohérence». Vendredi dernier, il sortait tout juste d’une rencontre à Ottawa entre la Fédération canadienne de l’agriculture et les organisations agricoles au pays, le premier ministre Justin Trudeau et les chefs de l’ensemble des formations politiques. Parmi les sujets de discussions, la protection du territoire agricole et la protection de l’environnement. Il a invité le fédéral à montrer «plus d’ouverture face aux tracés alternatifs», notamment le projet de demi-voie. «Au Québec, les terres agricoles c’est moins de 2%. Au Panama, 6%! Ici, quand on a une terre agricole, il y a des générations qui sont derrière ça. La situation que l’on vit ici, c’est vraiment une catastrophe.» Martin Caron trouve «extrêmement malhonnête cette référence au BAPE, dans les rapports soumis à l’Office des transports du Canada. L’acceptabilité sociale, c’est pas négociable», a-t-il conclu.

Et le Québec dans tout ça? André Roy reproche au gouvernement de la CAQ son «silence coupable» et son «besoin de quêter» à Ottawa. À ses yeux, le dossier de Lac-Mégantic est au cœur d’un jeu de pouvoir entre le fédéral et le provincial qui touche trois grands projets d’infrastructures, tous financés par les deux paliers de gouvernement: le Réseau express métropolitain (REM) à Montréal, chiffré à 7 MM$, le projet de tramway à Québec, pour 4 MM$, et celui de la voie de contournement ferroviaire porté par le Canadien Pacifique, pour son usage exclusif, entre 500 M$ et 1 MM$.

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